Lampedusa ou la douleur de l’Exil


Les nombreux drames qui secouent les côtes européennes, les naufrages, résument parfois le destin des immigrés sans papiers à celui de vulgaires aventuriers qui n’ont aucun scrupules, sont têtus et s’enferment dans des considérations utopiques.

Selon moi, le nombre de morts n’est qu’à la mesure des ESPOIRS, espoirs pour des lendemains qui chantent et ça ne date pas d’aujourd’hui. Le poème ci-dessous publié par Francis BEBEY dans les années 60 pourrait avoir été écrit il y a deux semaines.

Mes prières vont aux  victimes de Lampedusa et à leurs familles à qui je dédié ce poème, symbole d’espoir.

Je suis venu chercher du travail

[…]

Je suis venu de mon lointain pays

Pour travailler chez vous

J’ai tout laissé, ma femme, mes amis

Au pays tout là-bas

J’espère les retrouver tous en vie

Le jour de mon retour

[…]

Mon Pantalon est tout déchiré

Mais je n’en ai pas d’autre

Ne criez pas, ce n’est pas un scandale

Je suis seulement pauvre

Je suis venu chercher du travail

J’espère qu’il y en aura

Je suis venu de mon lointain pays

Pour venir travailler chez vous

Francis Bebey

Notes sur l’Auteur: Francis Bebey est un artiste, musicien, écrivain originaire du Cameroun né en Juillet 1929 et décédé le 28 Mai 2001. C’est un auteur prolixe notamment reconnu pour son roman, “Le Fils d’Agatha Moudio” et la chanson éponyme “Agatha”.  Pour plus d’informations , visitez la page dédiée sur RFI.fr. (http://www.rfimusique.com/artiste/musiques-monde/francis-bebey/biographie)

Xoxo,

AKS♥

15 responses to “Lampedusa ou la douleur de l’Exil

  1. Ah, ce poème. Il me rappelle trop l’école primaire. J’étais encore un enfant, mais en le lisant je comprenais la tristesse et la solitude que devait ressentir l’auteur – ou bien le narrateur.

    “Le nombre de morts n’est qu’à la mesure des ESPOIRS” Très vrai. Trop vrai même. Ils partent au loin parce qu’ils espèrent mieux que ce qu’on leur offre chez eux.

    Mais j’avoue que je m’attendais à un billet plus long, qui parlerait des naufrages au large de Lampedusa. Ou quelque chose du genre.

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  2. La premiere phrase de ce poeme m’a ramenee au CM2. Chaque matin, apres la sonnerie (et tout le tralala qu’on faisait pour entrer en classe la) on recitait nos tableaux de multiplications puis nos poemes et autres ecrits. Ce poeme en faisait parmi. Je me rappelle de l’insouciance avec laquelle on disait cette recitation, et celle qui la suivait en general “l’utilite du savoir.” Je detestait cette derniere. Autant que “je suis venu chercher du travail” proclamait le zele de l’homme noir a tout faire pour une vie meilleure pour lui et sa famille, autant “l’utilite du savoir” proclamait la faineantise de l’homme noir a qui Dieu a tout donne et l’intelligence de l’homme blanc qui a du se battre pour creer son confort. A cet age je ne comprenais pas pourquoi mon maitre aimait nous faire reciter ces deux textes l’un apres l’autre, mais maintenant je vois tellement de lecons dans cette juxtaposition. Merci Mr. Bolivie…

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  3. Nous ne devons plus dire “Je suis venu chercher du travail” mais “J’ai créé du travail (des emplois)”. Détachons nous des considérations matériels et construisons notre El Dorado à l’endroit que l’on désire le plus être. Proche des personnes qui nous sont chers.

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  4. J’adore ce poeme et d’ailleurs cet auteur. A une epoque lointaine, j’ai rever aussi d’alimenter mon blog a une epoque avec de la litterature africaine mais la paresse m’a pris…et ne m’a jamais laisser 🙂 Le blog avait commencer avec les biographies de personnes que je rencontrais dans mes balades mais vraiment meme cela n’etait pas facile en fait. Bon courage en tout cas.

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    • Merci la chérie. J’ai déjà jeté un coup d’oeil. Pourquoi ne pas le faire revivre? On est jamais de trop pour parler d’un sujet aussi vaste en plus tu as toujours eu un petit don pour l’écriture ou bien. Merci pour les encouragements. Je resterai à l’affût de tes commentaires.

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  5. Ce poème était très avant gardiste ou simplement ce phénomène dure depuis trop longtemps. Très bon choix…

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    • Hello Z, la littérature nous suggère que le phénomène existe depuis longtemps. L’auteur a lui-même été un parfait exemple d’une immigration somme toute réussie et porteuse de rêves. La vraie problématique aujourd’hui demeure, comment faire en sorte que le rêve ne tourne pas au cauchemar et soit porteur aux deux parties (Europe et Afrique).Qu’en penses-tu? Dans tout les cas, merci pour ta contribution.

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